Le management 3.0 est un modèle managérial né de la plume de Jürgen Appelo et développé durant la dernière décennie. Il prône un nouvel équilibre entre managers et équipes, fondé sur la bienveillance et la participation.

Les caractéristiques du management 3.0

Donneur d’ordres versus exécutants : ce paradigme est à laisser au placard des managements 1.0 (âge tayloriste du management) et 2.0 (âge technocratique et matriciel du management). Démocratisons les relations au travail avec le Management 3.0 ! Effectivement, entre dirigeants et salariés, la place est à la communication transparente, à la confiance et la collaboration.

À la croisée d’un subtil équilibre entre performance et bien-être, épanouissement individuel et alignement dans le collectif, satisfaction des objectifs économiques de l’entreprise et acceptation des aspirations des collaborateurs… Le management 3.0 entend réconcilier des forces considérées jusqu’à présent comme contradictoires.

En effet, moins directif, le management 3.0 se veut participatif, ouvert et agile. Il met en avant l’autonomie, l’auto-organisation, l’initiative et la coopération. Pour ces raisons, il inspire aujourd’hui les entreprises désireuses de donner un nouveau souffle à leurs pratiques managériales, tout en veillant à la mise en place d’organisations performantes.

Poussé à son extrême, le paradigme du management 3.0 rejoint les modèles managériaux connus sous les noms d’entreprise agile, libérée ou « Opale ».

Quelle actualité pour le management 3.0 ?

Le management 3.0 est-il un « effet de mode » ? Révèle-t-il une transformation profonde de nos modes de management ? Relève-t-il de l’utopie ? Est-il fongible dans les organisations existantes ?

Souvenons-nous d’un temps pas si lointain où l’idée d’un management ouvert et coopératif relevait de l’utopie. Il semblerait que ce temps soit révolu.

Aujourd’hui, les individus et les collectifs sont en recherche de pratiques managériales modernes et laissant la place à chacun. C’est-à-dire qu’en laissant plus de place à l’humain, le management 3.0 répond aux préoccupations des temps actuels.

En effet, en privilégiant un cadre de travail plus agréable et plus conciliant, le management 3.0 favorise l’équilibre vie de famille et carrière professionnelle. Un écho particulier auprès des générations actuelles, amplifiée par la crise de 2020.

Le management : une affaire de génération ?

Depuis l’arrivée de la génération Y dans le monde du travail, quel manager n’a pas été appelé à faire évoluer ses pratiques ? En réalité, cette génération définie comme non conformiste, axée sur le bien-être au travail et à sa qualité, ne rentre plus dans la ligne de conduite de ses aînés. À cela s’ajoute la montée du digital, qui bouleverse un peu plus encore les habitudes et les méthodes de travail.

Mais à bien considérer les choses, si le management 3.0 est une affaire de génération, comment considérer l’arrivée de la « génération Z » (les « Millenials ») sur le marché du travail ? Rendez-vous prochainement pour le management 4.0 !

Comment mettre en place le Management 3.0 ?

Avant d’être une préoccupation générationnelle, l’évolution des pratiques managériales est avant tout le sujet des entreprises. Donc, comment prendre en compte les inspirations du management 3.0 ? Comment s’adapter ?

Faire évoluer les modes de management et les pratiques managériales usuelles n’est pas qu’une affaire de fonctionnement ou de revisite des process. En effet, il convient de travailler là sur les habitudes de travail, les pratiques vécues et ancrées dans le quotidien, la culture de l’entreprise et les valeurs qu’elle véhicule.

Finalement, avec le management 3.0, il s’agit de remettre au centre du monde du travail le sens, les valeurs, le cadre de vie et l’environnement relationnel.

Manager 3.0, c’est aussi proposer des cadres de travail plus flexibles : horaires souples, télétravail ou travail nomade / hybride. Un sujet à l’ordre du jour en 2021.

Le management 3.0 ne peut s’exprimer pleinement que dans une organisation ou l’apprenance collective est au centre. Conscients des contraintes et des enjeux économiques de l’entreprise, le collectif avance avec autonomie, responsabilité et esprit d’initiative. Et le dirigeant, lui, accorde sa confiance.

Charlotte Tranchand et Aymon Westphal